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Centre Médical

Un cabinet Médical novateur en Bretagne

Vous trouverez ici, différentes facettes du Centre médical Communal. Le cabinet médical ouvert depuis Septembre 2015 est novateur à plusieurs titres. C’est d’abord un centre médical géré par la commune. Ainsi, Les médecins et les secrétaires sont salariés de la commune. De plus, cette organisation permet aux médecins de se concentrer exclusivement sur leur coeur de métier : la médecine. La mairie prend en charge le secrétariat et les tâches administratives et la gestion.

Téléchargez le discours ici : http://www.lesourn.fr/IMG/pdf/Discours_Jean_Jacques_Videlo_11_septembre_2015



Inauguration du Centre Médical Municipal

Ce vendredi 11 septembre 2015 a eu lieu l’inauguration du premier Centre Médical Municipal de Bretagne.

Elle a commencé avec la visite du local réaménagé par les employés communaux. Les élus de Le Sourn, des maires de communes avoisinantes, des membres du milieu associatif sournais ont ainsi pu constater les changements effectués dans le Centre Médical afin d’accueillir les nouveaux médecins et secrétaires médicales comme il se doit.


Rencontre avec les deux secrétaires médicales, Magali le Fournis et Ghylaine Granger.


Présentation des différents locaux.



Le maire de Le Sourn, Jean-Jacques Videlo, à côté de Christine Le Strat, maire de Pontivy , et Dominique Guégan, maire de Malguénac, présentes à l’inauguration.



Au centre les trois médecins, le docteur Jean-Baptiste Cathelain, le docteur Philippe Gueguin et le docteur Perrine Vignaud. A gauche la secrétaire médicale Magali Le Fournis et à droite, la secrétaire médicale Ghyslaine Granger et le maire Jean-Jacques Videlo.

La population est ensuite invitée à la salle polyvalente pour une présentation du projet ainsi que des nouveaux médecins.


Plus de 400 personnes étaient présentes ce jour-là.


Après avoir été présentés à la population par le maire, les médecins et les secrétaires
viennent dire quelques mots à la tribune.


Puis vient le moment du discours du docteur Gueguin, encore médecin de Le Sourn pour une quinzaine de jours. Un grand moment d’émotion pour ce médecin qui a exercé à Le Sourn pendant 35 ans.
"Pour qualifier le domaine de la Santé au Sourn, un mot me vient à l’esprit : pionnier".

 

 

... Une émotion largement partagée par les personnes présentes.

"Je vous remercie de la confiance que vous me témoignez depuis 35 ans et je vous invite à la reporter sur mes confrères, Madame le docteur Perrine Vignaud et Monsieur le docteur Jean-Baptiste Cathelain. Quant à vous, chère consoeur, cher confrère, au moment où vous devenez les pionniers de ce nouveau Cabinet Médical Municipal, premier de ce type en Bretagne, soyez les bienvenus. Pour ma part, je pars serein et confiant."


La première Adjointe Patricia Guigueno, partie prenante du projet, qui assure l’intendance du Centre, s’est ensuite exprimée pour expliquer le fonctionnement et l’organisation du Centre.
"Déontologiquement, le Centre ne peut pas refuser de nouveaux patients ; l’accès aux soins est un droit pour tous."

 


Le maire a ensuite repris la parole pour expliquer plus en détail la méthode employée par la Municipalité, l’historique, les tenants et les aboutissants du projet :


" « L’avenir appartient aux audacieux ». Oui, nous avons fait preuve d’audace. Oui, nous prenons un risque, mais ce n’est pas un coup de tête, ce n’est pas une décision irrationnelle, irréfléchie ou politicienne. Je vais vous expliquer le cheminement qui nous a conduit jusque là. Pourquoi nous pensons que nous avions une carte à jouer, un atout pour Le Sourn. Je vous montrerai que ce pari sur l’avenir est plein de promesses réalistes.

Tout a commencé ce soir de campagne électorale ou nous avons rencontré le Dr Gueguin, il rentrait au cabinet. C’est là qu’il m’a dit : « Mr Videlo, je vais cesser mon activité. Il faudra penser à me remplacer  ».

En rentrant de notre tournée avec David, je me suis dit : « ça commence bien ! ». Et j’ai du ponctuer ma phrase par le mot de Cambronne. Mais j’ai vraiment mesuré l’ampleur du risque lorsque Mr et Mme Pasquier, les pharmaciens, m’ont expliqués le risque majeur sur la pharmacie. En travaillant avec le Dr Gueguin et Mr et Mme Pasquier, j’ai pris conscience des rouages imbriqués entre le médecin, la pharmacie, le noyau commercial et de service du centre bourg. C’est un équilibre très fragile. En échangeant ensemble, nous avons conclu que le maintien d’un docteur à Le Sourn était impératif.

Cela nous donnait le point de démarrage mais pas la solution. Nous avons vu ce qui se passe dans les autres communes : cette difficulté récurrente à attirer les médecins en milieu rural et péri-urbain.
Beaucoup de gens interviennent à tort et a travers sur un sujet complexe. Sans maîtriser les enjeux imbriqués. Pourtant, il faut en faire le tour pour comprendre la difficulté d’installation des jeunes médecins.

Le moment crucial où il ne faut pas se louper, c’est le départ du médecin installé. Lorsque l’ancien médecin s’en va, soit une solution locale existe avec un remplaçant, soit les patients trouvent une solution de remplacement ailleurs. Mais, dans ce cas, ils feront difficilement le chemin inverse lorsque les nouvelles habitudes seront prises.

Une autre facette difficile est liée aux changements des habitudes de travail de la profession médicale. Les médecins ruraux ne redoutaient pas de travailler seuls tout en collaborant avec des confrères installés à proximité. Le travail des Docteurs Guéguin et Sinquin en complémentarité est exemplaire à cet égard. Mais cette liberté avait un prix : les médecins ont souvent sacrifié leurs vies de famille au service de la communauté. Ils nous ont offert une qualité de service enviée. Mais Les départs successifs ont amoindri cette toile tissée dans nos villages. Le délitement conduit aussi à mettre une pression supplémentaire sur les médecins restants. Les médecins plus jeunes ne sont plus prêts à faire ces sacrifices. Ils aspirent à une autre qualité de vie familiale et cela peut se comprendre.

Pour les jeunes médecins en libéral, le moment de l’installation est encore plus problématique. C’est un double défi. D’abord un défi personnel car, leur lancement impacte toute la famille, comme toutes création d’entreprise d’ailleurs. Dans un laps de temps très court, ils doivent gérer la fin des études, l’agrandissement des familles et une prise de risque professionnel.

Au plan professionnel, ils ont le choix entre reprendre le cabinet d’un confrère ou de créer un cabinet ex-nihilo. De plus, ils s’installent sans certitudes de fidélité des patients dans les grandes villes. En secteur rural, les contraintes familiales sont plus fortes. Dans tous les cas cela coute cher au candidat à l’installation et il s’engage sur le long terme sans perspective de mobilité. De plus, les revenus sont aléatoires alors que le compteur des charges tourne déjà. Cet ensemble de contraintes fait renoncer bien des jeunes.

La recherche d’une certaine qualité de vie incite aussi les médecins à exercer en équipe. Dans ce cas, l’immobilier devient un problème. Ce qui était faisable dans un petit cabinet où le praticien exerçait seul, n’est plus faisable à plusieurs. Mais le coût de l’immobilier vient augmenter les charges de fonctionnement d’un cabinet rural. C’est là que les collectivités peuvent intervenir. Il faut alors avoir une volonté politique forte. Réfléchir intelligemment son projet en regardant ce qui se passe autour. Je n’ai pas dit en critiquant. Si ce diagnostic n’est pas objectif, s’il ne tient pas compte des autres communes, les déséquilibres s’amplifieront et les communes se trouvent en concurrence entre elles. Quelquefois, les initiatives publiques entrent aussi en concurrence avec les anciens médecins qui sont aussi bailleurs immobiliers.

Une dernière facette est à prendre en considération. Petit à petit, les médecins ont ressenti d’avantage de contraintes administratives, les prises de rendez-vous, les suivis des dossiers et des flux administratifs. Ces taches viennent, grignoter le temps consacré à la médecine proprement dite. Là ou un médecin seul mais installé depuis longtemps peut continuer sans trop de soucis, un jeune est vite noyé et aspiré par les obligations de l’installation. En revanche, une commune maîtrise le langage et les arcanes administratifs. Nos équipes sont plus habituées à débrouiller ces situations. Et ce n’est pas simple.

Ce constat étant posé, que fallait-il faire ?

Je suis tombé sur un article du Point concernant le Salariat de médecins par une collectivité locale de la Sarthe. Mais, La Ferté Bernard est une ville de la taille de Pontivy. Ce ne pouvait correspondre aux ambitions mêmes exagérées de notre commune.

Lorsque j’ai découvert l’expérience de Domats, la donne a changé. Domats, dans l’Yonne, c’est 850 Habitants. Donc, plus en rapport avec Le Sourn. Nous avons évoqué cette hypothèse du Salariat de médecin avec les adjoints et les conseillers. Nous avons aussi partagé cette idée avec les pharmaciens et le Dr Guéguin. Le consensus s’est fait autour de cette piste. Puis nous avons pris des contacts avec Domats. Mr Bredeville, l’adjoint qui a piloté le sujet là-bas, et la secrétaire de mairie. Ils nous ont aidés. Ils nous ont transmis toutes les informations nécessaires. Pour mener a bien ce projet, nous devions rester dans les possibilités financières de la commune.

D’abord, sur le volet, investissements, nous avons investi 20 000 euros (5 000 d’informatique, 10 000 de matériels médical et 5000 de mobilier et de fournitures de travaux). Ces matériels sont et resteront propriété de la commune. Surtout, le Dr Guéguin nous prête tout son matériel pour le démarrage du Centre Médical. C’est un des nombreux avantages que le Docteur Guéguin nous a consenti. Qu’il en soit remercié.

Les charges les plus lourdes dans le projet concernent le fonctionnement :

Les dépenses liées au bâtiment (loyer, téléphone, électricité, assurance,...) représenteraient 12 000 €. Les dépenses de fonctionnement de la structure comme la maintenance informatique, la pharmacie, le petit matériel, s’élèveraient à 16 000 €. Le plus gros poste est constitué par les dépenses liées au personnel pour 250 000€

En face, le Centre bénéficie de recettes :

Les consultations sont encaissées par une régie municipale, et non pas par les médecins eux même comme je l’ai entendu. Là est la différence. Nous avons estimé les consultations à 210 000 € en nous basant sur les chiffres d’activité du Dr Guéguin et de l’activité de Domats. En vous rattachant au Centre Médical de LE SOURN, la structure perçoit une indemnité de médecins traitant estimée à 55 000 €.

D’autres subventions sont accordées par la CPAM : ce sont 5300 Euros d’aide a l’informatique et aux transferts informatisés d’information et 15 000 Euros au titre de la Subvention dite Teulade sur les charges de personnels des professionnels de santé. L’équilibre est prévu aux alentours de 280 000 €.

Vous constatez que le salariat des médecins pèse lourd dans le budget, il fait gonfler la masse salariale mais dépenses et recettes s’équilibrent, c’est ce qui compte. Ainsi, le poids pour la collectivité n’est pas déséquilibré.

Surtout, le salariat n’est qu’une facette du projet. C’est bien sûr l’élément singulier. Surtout, le projet est un ensemble, un package ou la collectivité prend en charge toute l’organisation et tout le fonctionnement du centre médical. Cette notion de service tout compris, l’ensemble des conditions de travail, expliquent l’attrait de notre centre médical. Focaliser sur le salariat est une grave erreur d’analyse. On peut théoriser sur le bien fondé de la solution. A mon sens, seul, le résultat compte.

Comme vous le constatez, le Centre Médical n’est pas un coup de dé, il est innovant et mûrement réfléchi. Si nous sommes là aujourd’hui, ensemble, c’est le résultat d’une méthode appliquée simplement. Travailler vite, bien, discrètement, en équipe, sans fioriture ou effets d’annonces. Surtout nous avons travaillé en relation étroite entre élus, techniciens et administratifs, avec la société civile les professionnels sans nous noyer dans des comités Théodule. En 18 mois, nous avons rétabli une situation compromise là ou de nombreuses communes galèrent. Chacun jugera.

Maintenant, donnons-nous le temps de valider notre concept et de le pérenniser. Nous devons voir les résultats financiers, il n’est pas question de faire un business comme je l’ai lu mais il n’est pas question de creuser les déficits de la commune non plus.

Développons les activités en cœur de bourg. Nous avions un gros risque si nous perdions l’activité médicale. Notre pharmacie donc d’autres commerces étaient menacés. L effet domino nous aurait entrainés vers une spirale négative. Aujourd’hui, nous avons une chance de lancer une dynamique nouvelle au Sud – Ouest de l’agglomération pontivyenne. C’est ça l’objectif. Continuer à tracer le sillon du développement que nos prédécesseurs ont lancé.

Mais ce n’est pas un objectif égoïste. Nous continuerons à aider les autres communes. Nous avons bénéficié de l’expérience de Domats, en retour nous avons partagé nos informations, nos expériences, avec d’autres communes, d’autres collectivités sans rien demander en échange. C’est dans notre philosophie de l’intérêt général, simplement. Je n oublierai jamais qu’un élu local est là pour aménager son territoire, au service de ses concitoyens. Le reste, c’est de la basse politique et ça n’intéresse pas Le Sourn."

Jean-Jacques Videlo, le 11 septembre 2015.

 


 

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